ENTRETIEN AVEC NATHALIE LALLIER ET RUIS PINTO

Nathalie Lallier est maire de Paray-Vieille-Poste et Ruis Pinto est responsable du service jeunesse. © CAUE91

Le contexte

Le CAUE accompagne la commune de Paray-Vieille-Poste dans sa réflexion sur le devenir de la ferme de Contin, quartier historique et emblématique de la ville.

Comment est né le projet de votre côté ?

Nathalie Lallier : Il est né d’une première expérience sur un réaménagement d’une cour d’école en cour végétalisée, et de l’expérience de la ville de Viry-Chatillon qui avait un projet sur un site avec le CAUE. Notre projet pour la Ferme de Contin est : comment faire évoluer un lieu qui est un coeur historique de la ville avec des habitations, mais dont certains bâtiments n’ont plus d’usage.

Qu’attendiez-vous du CAUE 91 ?

Nathalie Lallier : D’une part, à travers ses expériences, ses richesses techniques et professionnelles, nous attendions une ouverture de notre esprit, un nouveau regard sur notre ville, des idées, des conseils… un partenariat simple et objectif, loin des visions en béton des promoteurs. D’autre part, une neutralité, un rôle de médiateur avec les habitants et de collecteur de leurs idées, une cohésion avec les associations intégrées dans l’îlot de Contin dans le cadre de l’urbanisme transitoire. Tout ce qui touche à l’urbanisme engendre doute et rejet chez les habitants, qui l’associent, à tort, à “logement social” donc délinquance, nuisances, appauvrissement des lieux et du cadre de vie. Par sa capacité à tisser des liens, le CAUE a parfaitement répondu à nos attentes.

Quel a été l’apport concret d CAUE pour votre projet ?

Nathalie Lallier : “Défricher” le quartier en le faisant connaître et revivre. Aider la collectivité dans l’approche des administrés en portant une parole neutre et participative à travers des ateliers, des manifestations sur le site, en faisant des podcasts avec la mission locale, en travaillant avec l’espace jeunesse sur les interviews des habitants du quartier, en développant un relationnel avec des propriétaires qui souhaitent vendre.
Ruis Pinto : Le CAUE nous a apporté ses connexions, et ses idées, notamment celle de faire réaliser des podcasts par les jeunes, ce qui a été très apprécié ! Les conseillères du CAUE étaient vraiment présentes auprès des jeunes, et leur ont permis de construire un travail, de devenir acteurs, en menant des interviews eux-mêmes.

Globalement, quel fait marquant retenez-vous de cette expérience ?

Nathalie Lallier : Pas de fait marquant en tant que tel, le gros du travail restant à faire ! Mais une approche différente et mesurée des projets.
Ruis Pinto : L’outil podcast est vraiment intéressant. Voir les jeunes découvrir le studio d’enregistrement, parler face à un micro, s’exprimer en public… On aimerait d’ailleurs renouveler cette expérience sur d’autres enjeux forts pour les jeunes.

Comment parleriez-vous du CAUE à quelqu’un qui ne le connaît pas ?

Nathalie Lallier : Un partenaire bienveillant qui apporte son regard sans préjugés, son expérience et un temps que nous n’avons pas, nous Ville, pour un travail de terrain nécessaire à tout projet.

Un mot pour terminer ?

Nathalie Lallier : Sur tout projet d’urbanisme, ne pas arriver attaché à sa propre vision qui biaise toute analyse objective. S’affranchir de tout a priori, être ouvert à l’avis de l’autre pour construire un projet en adéquation avec tous les paramètres locaux et environnementaux, pour qu’il soit le plus possible en adéquation avec son temps tout en innovant. C’est aussi cela que l’on apprend en travaillant avec le CAUE !