Reportage du "Moniteur" sur les actions des CAUE Ile-de-France autour du SCRE.
Pour mettre la biodiversité au centre des projets de territoire, tout commence par le partage des valeurs. Le 27 février, à Nanterre (Hauts-de-Seine), les conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) d’Ile-de-France ont restitué une année d’application de cette méthode. Financeur de l’expérimentation intégrée à l’évaluation du schéma régional de cohérence écologique d’Ile-de-France, la direction régionale et interdépartementale de l’énergie et de l’environnement a décidé de l’approfondir cette année. Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) en récolte les premiers fruits : « La biodiversité ne figurait pas en haut de la pile des urgences de la commune. La journée du 16 septembre dernier a ouvert la voie à une orientation d’aménagement et de programmation dédiée à ce thème, dans le cadre de la révision en cours du plan local d’urbanisme », témoigne Odile Drouilly, directrice du CAUE du Val-d’Oise.
De juillet à septembre 2019, quatre visites de sites à enjeu ont peaufiné la démarche. « L’arpentage sur le terrain, ça change tout ! », commente Guillemette Morin, urbaniste au CAUE de Seine-Saint-Denis, qui a ouvert le ban le 9 juillet : une vingtaine de participants ont exploré le potentiel du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) Val-Côteau, sur les emprises longtemps dédiées à un projet autoroutier entre le parc de la Haute-Ile, à Neuilly-sur-Marne, et le plateau d’Avron, à Neuilly-Plaisance.
« Sans jugement préconçu ». A chacune des trois pauses qui ponctuent les visites, les arpenteurs retirent leurs lunettes habituelles, qui cadrent une vision limitée dans l’espace et le temps. A la place, ils regardent le territoire par le prisme de leurs valeurs, sur la voie de la transition écologique et de la restauration de la biodiversité : « Sans jugement préconçu, sans considération d’argent ou de pouvoir, chacun se trouve sur un pied d’égalité », constate Valérie Kauffmann, directrice du CAUE de l’Essonne, après l’arpentage du lac Montalbot, à Vigneux-sur-Seine, où s’esquisse un projet d’espace naturel sensible. Accompagnatrice de la démarche, la politologue Carine Dartiguepeyrou propose ce bilan d’étape : « Les dialogues ont donné aux CAUE l’occasion d’offrir le meilleur d’eux-mêmes, comme acteurs neutres et constructifs. » •
Un reportage de Laurent Miguet du 13 mars 2020 à retrouver sur le site du Moniteur.