Les CAUE d’Ile-de-France proposent une série de fiches thématiques pour répondre aux questions des particuliers en matière d’architecture, de construction, d’urbanisme et d’environnement. Ces documents n’ont pas valeur de conseil juridique. Pour y accéder, tapez un mot-clé ou cherchez dans la liste.
Fiche mise à jour le 26/09/2018
L’homme passe aujourd’hui la plus grande partie de son temps à l’intérieur de locaux (habitation, lieux de travail, équipements…), or tout bâtiment peut renfermer des produits nocifs pour la santé. L’ensemble de la population est concernée, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles. C’est pourquoi un plan d’action gouvernemental a été mis en place pour identifier, évaluer et prévenir les risques sanitaires et tout particulièrement ceux liés à la qualité de l’air intérieur.
En effet, l’air que nous respirons peut se révéler plus pollué que l’air extérieur.
Les analyses effectuées dans un millier de logements par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, ont mis en évidence de très nombreux polluants (gazeux ou particulaires, d’origine chimique, physique ou biologique) susceptibles d’avoir des effets sur la santé des occupants.
Limiter les effets de ces polluants?
Quand il n'est pas possible d'éviter l'utilisation de produits potentiellement polluants, il faut respecter scrupuleusement les conditions et modes d'utilisation. Une bonne ventilation naturelle ou mécanique (VMC) est souvent le moyen le plus efficace et le plus simple d'évacuer les polluants, elle est également nécessaire pour réguler le taux d'humidité.
Quelles sont les principales sources de polluants de l'air intérieur ?
On distingue trois sources distinctes, la pollution qui provient de l'air extérieur, celle liée à l'homme et ses activités (bricolage, produits d'entretien, animaux domestiques, tabac, appareils de chauffage, machines…) et celle issue principalement des matériaux, les peintures, colles, résines, revêtements de sol, panneaux de bois.
Au-delà des risques déjà identifiés (amiante, radon, plomb, légionellose), quels sont les principaux facteurs de risques sanitaires ?
composés organiques volatiles (COV) : Ce terme regroupe des centaines de composés chimiques (alcanes, hydrocarbures, aldéhydes, alcools, éthers….). Utilisés dans la fabrication de nombreux produits, peintures, colles, vernis, revêtements de sol, mousse isolante, produits d'entretien ou cosmétiques, fumée de tabac …, les COV ont la propriété de s'évaporer plus ou moins rapidement à la température ambiante. La fumée de tabac est une source importante de production de formaldéhyde. L'exposition à ces substances peut provoquer des irritations, des intoxications, mais les effets de l'exposition aux mélanges de COV sont encore très mal connus.
monoxyde de carbone (CO) : Incolore, inodore, ce gaz toxique est produit lorsqu'un combustible se consume dans de mauvaises conditions. Défauts ou fuites des conduits d'évacuation des gaz de combustion sont à l'origine de nombreuses intoxications et sont la première cause de mortalité accidentelle par intoxication. Les cuisinières à gaz, les systèmes de chauffage et chauffe-eau à gaz, à fioul, les cheminées, le tabac, sont les sources les courantes.
oxydes d'azote (NO, NO2) et dioxyde de soufre (SO2) : émis par des équipements industriels, le chauffage urbain ou la circulation automobile, ils proviennent le plus souvent de l'air extérieur, et peuvent pénétrer à l'intérieur.
ozone: émis par des imprimantes laser ou des photocopieurs, l'ozone peut être très nocif pour les muqueuses oculaires et respiratoires.
Fibres minérales artificielles : Les fibres qui se trouvent dans les laines isolantes (laine de verre, laine de roche) sont classées comme cancérogènes possibles pour l'homme par l'OMS, et la directive européenne relative aux substances dangereuses. Mais aujourd'hui de nouvelles fibres peuvent être déclassées car elles sont moins persistantes dans le tissu pulmonaire.
bactéries: De nombreuses espèces peuvent être à l'origine de troubles infectieux (légionellose) ou allergiques (asthme), la chaleur, l'humidité favorisent leur prolifération.
l es moisissures: champignons microscopiques dont les spores en suspension dans l'air peuvent être inhalées et produire des réactions allergiques.
les allergènes d'animaux (acariens, chat, chien) Les acariens sont des animaux microscopiques qui se nourrissent des squames de l'homme. Leurs déjections et cadavres contiennent des substances allergènes que l'on retrouve principalement dans la literie, les tissus d'ameublement, les tapis et moquettes. Les allergènes du chat se retrouvent principalement dans les revêtements de sol textiles et l'ameublement.
Comment connaître les valeurs réglementaires pour chacun de ces polluants?
Seules trois substances font l'objet de valeurs réglementaires exprimées en niveau de concentration dans l'air intérieur, (hors réglementation du travail) : le radon (dans certains lieux ouverts au public), le monoxyde de carbone (dans les bâtiments équipés d'une chaudière dont la puissance est comprise entre 4 et 400 kW) et l'amiante (dans les bâtiments construits avant 1997).
Quel est le type de peinture le moins nocif?
Les peintures contenant des solvants sont à éviter, préférez des peintures en phase aqueuse, dont l'absence d'odeur, le séchage rapide et le non-jaunissement sont des atouts supplémentaires. Mais attention, ce n'est parce que la peinture est à l'eau qu'elle ne contient pas de composés chimiques, ne la jetez donc pas dans les canalisations.
Code de la santé publique – protection de la santé et environnement.
Art. R. 111-9 du Code de la construction et de l'habitation et arrêté du 24 mars 1982 qui en précise les modalités d'application.
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